mercredi 22 septembre 2010

Ailleurs la route


le linge aux flammes blanches rit dans sa langue d’alcool
et l’insecte voiture d’enfant plie bagages et ressorts
il s’en va sur la route imberbe où la parole brode le liège
et l’arbre suce la résine aux gamelles des cœurs torrides

[...]

les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que je porte la mélodie en moi et n’en ai pas peur
je porte la mort et si je meurs c’est la mort
qui me portera dans ses bras imperceptibles
fins et légers comme l’odeur de l’herbe maigre
fins et légers comme le départ sans cause
sans amertume sans dettes sans regrets sans
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d’argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s’ouvrir les gouffres
les tombes d’air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu

[...]

les routes sourdes perdaient leurs ailes
et l’homme grandissait sous l’aile de silence
homme approximatif comme moi comme toi et comme les autres silence

1 commentaire:

  1. Il y a bien un sentier, mais parfois il disparaît. Derrière la colline, où courir ? derrière la dune. On voudrait voir un homme en marche, lentement, courbé près de sa mule et qui contemple à ses pieds la poussière.

    Partir, toujours partir,
    courir à la renverse.

    Le ciel vert le ciel dur
    le ciel qui pèse ou qui fuit.

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