mercredi 15 septembre 2010

Miral


Miral impose le silence parce que c'est un film silencieux, un silence. Ou plutôt : c'est un chuchotement. Il n'estime pas que pour parler de choses terribles - le déportation, la mort, le meurtre, la guerre - il faille hurler, brailler, aboyer comme des animaux. Le son n'est plus là pour signifier le sens de l'image, pour en épaissir un peu plus l'évidence (au contraire par exemple Des hommes et des dieux qui, pour signifier la foi, explose les baffles de musique sacrée), il réfléchit ce qui se passe à l'écran, lui répondant mais ne l'illustrant pas, dans une sorte d'écho décalé qui enraye les passions et donne à réfléchir.
Le son réfléchit l'image comme le cinéma réfléchit l'action qu'il montre. Il réfléchit en mêlant images et son qui n'est pas cri ou qui n'est pas surenchère. Qui est parole, suggestion. Ce film n'assomme pas, n'assène pas : il propose. Et les images aussi sont le reflet de cette démarche de réflexion, de recherche : par ses multiples essais visuels (de mise au point, de flou d'objectif, d'abstraction, notamment cette scène de viol paradoxalement plus violente parce que rien n'est montré au spectateur)...
Cette démarche était essentielle pour un film qui s'attaque à un problème aussi complexe que celui du moyen-orient même si elle est déstabilisante pour un spectateur habitué à recevoir des images déjà digérées, des débats où les idées sont déjà tranchées, des films qui pensent à leur place...

1 commentaire:

  1. Moi j'ai trouvé ce film ruisselant de bons sentiments. Les gentils sont très gentils, les méchants très méchants. Et le parti pris du flou (comme dans le film de coline Serreau,serait-ce une mode, genre c'est du vécu, caméra à l'épaule, dans l'action ?)me saoule. Qu'avons nous appris ? La guerre c'est moche. C'est bien triste, sans doute, mais bon... Quand à la composition du film, de quoi parle-t-on ? De l'orphelinat ? De Miral ? Aucune unité d'action. Bref, un beau gâchis.

    RépondreSupprimer