dimanche 12 septembre 2010

Des hommes et des dieux

Trop de films méprisent la qualité des images qui les constituent. C'est peut-être que le cinéma veut marquer sa différence avec la photo, image fixe, dont l'observation prolongée analyse les qualités techniques et esthétiques. Ou peut-être pense-t-on que l'image passant vite, le spectateur n'aura pas le temps de se rendre compte, ou bien qu'absorbés par l'histoire narrée, nous ne porterons pas attention à la beauté de l'image. C'est dommage.
Pourtant ce n'est pas le cas dans ce film, grand prix du jury cette année à Cannes, dont l'image est impeccable, surprenante de beauté ; le rythme très lent du film nous invite de surcroît à contempler chaque moment du film qui se déroule à l'écran comme une grande projection de photos...

Et si j'ai des réserves à émettre sur l'histoire, justement, le fond politique à propos des terroristes, l'absence même de fond sur la colonisation française (hormis un commentaire du gouvernement préalablement désigné comme "corrompu"), ou sur l'organisation narrative, l'image seule (et le son, évidemment, qui est très bien intégré comme dans cette scène du Lac des Cygnes) vaut le détour et l'admiration.

5 commentaires:

  1. Moins de concensus, plus de vigueur !

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  2. Cantalindépendant22 septembre 2010 à 14:46

    Moins de fautes d'orthographe, plus de rigueur.

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  3. les blogs permettent les critiques mais pas les débats1 octobre 2010 à 13:50

    Beaucoup de films ont une très belle image et ne se sentent pas obligés de se branler dessus. De telles longueurs sur les plans se font quelque fois au détriment du montage, et je trouve que c'est le cas de des Hommes et des Dieux, qui semblait nous proposer de contempler sans cesse des jeux d'acteurs (pas un point fort à mon goût d'ailleurs), même si le rythme engendré par ces plans longs était plutôt réussi. Les films à montage court (courte longueur des plans) ont peut être une beauté des plans plus difficilement perceptible, mais c'est absurde de penser qu'ils ne font pas de leur mieux puisque certaines personnes de l'équipe technique sont en charge exclusivement de l'image. Peut être aussi qu'un montage long demande une échelle de plans plus large pour pouvoir circonscrire une action, alors que pour un champ/contre-champ, il y a moins de matière à exploiter.
    Je pense que si le cinéma en est arrivé à un montage plutôt court de nos jours, c'est qu'il a trouvé un rythme de narration, adapté à notre perception du temps à l'écran, comme les romans font des élipses, des scènes et des pauses. Dès lors, j'estime que faire durer les plans doit être justifié par une intention particulière, car ça donne souvent l'impression d'un certain naturalisme.
    Enfin, je trouve que justement le problème de ces films est que bien souvent ils isolent les plans les uns par rapport aux autres, et ce n'est plus du film.

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  4. Le professeur Rollin10 octobre 2010 à 16:38

    Ca y est, j'ai vu ce film. Bof bof !
    Comprends pas le tapage médiatique, sinon peut-être les bons sentiments et cette manie insupportable et super à la mode de faire des plans caméra à l'épaule pour faire plus vrai !

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