lundi 22 novembre 2010

quart-monde humain





















12 août : 
tous ces regards, confiants ou interrogateurs, curieux et vaguement intéressés, toujours respectueux me rappellent que chez moi on n'accueille pas les étrangers de cette manière. tristesse de savoir que mes semblables ont peur de l'autre, ici tout est si calme et si clair. l'être humain n'est jamais un étranger, on est hors des idées d'argent ou de profit. est-ce le confort qui nous a rendus si méchants et si hostiles à tout ce qui ne nous ressemble pas, à tout ce qui touche à notre quotidien si bien rodé ? comment nos idées de progrès et de richesse peuvent-ils nous mener à une telle misère humaine ? le quart-monde c'est nous, disent-ils en riant, et ils ont raison : chez eux personne n'est abandonné, personne n'est seul, personne ne dort dehors. tous nos dollars ne nous ferons pas oublier notre solitude et notre bêtise.
le vrai quart-monde, c'est nous : le quart-monde humain.

2 commentaires:

  1. Père Furax remonte en chaire23 novembre 2010 à 06:30

    Accueillir l'autre, ça suppose non pas le respect (qui veut dire peur : exemple, tenir en respect) mais une chose qui est incompatible avec le progrès des arts et des sciences : l'amour de ce qui n'est pas soi, la curiosité, l'appétence pour ce qui n'est pas soi. Vois comme l'individualisme et son crédo effrayant du moi, des droits du moi, de la suprématie du moi et de ses créations, de ses biens, de ses joujoux vont à l'encontre de la construction du nous.
    Avec l'autre, c'est nous. Si c'est deux fois moi, c'est l'occident.
    Comme tu vois, c'est toujours le problème de l'autre (comme pour la foule) il sera toujours là. La réponse tu l'as devant le nez, dans les reflets de l'écran de ton ordinateur. La réponse c'est toi.

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  2. Accepter quelque chose et quelqu'un qu'on ne comprend absolument pas ; le tolérer, l'aider même ça suppose un respect de l'homme incroyablement profond. Au-delà de tout rationalisme, au-delà de toute foi, juste un amour.
    Le sens que tu colles à respect me parait beaucoup trop péjoratif, il y a des notions de considération, d'admiration, de "contrainte acceptée" (je cite le robert) dans le mot respect.
    l'autre n'a rien à voir avec la foule, c'est bien là le problème. et mille fois l'autre n'a rien à voir avec une fois mille autres.
    c'est triste aussi d'avoir une vision aussi négative de l'individu. l'amour ne nait que de l'individu et ne se porte qu'entre individus. s'il y a une réponse, elle est dans l'individu.

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