lundi 8 novembre 2010

la brèche ouverte au cœur de l’armée de nos ennemis les mots

 
19 juillet :
échanges incroyablement silencieux ici
je n'aurais jamais cru que je pourrai me débarrasser de la langue et de son poids morbide castrateur
je vis dans le bonheur libre de mon corps errant où le vent le porte où sa fantaisie l'emmène
débarrassé de la langue et de son poids morbide
des sourires des embrassades des larmes
tout cela passe par le son  bien sûr mais débarrassé du sens
mais débarrassé du monde dans un présent éphémère et intense
comme infusé d'émotion
le voyage

5 commentaires:

  1. "Mes amis, il n'y a pas d'amis" Aristote.
    Déjà avec les mots, on est jamais sûr de se comprendre. sans eux, on est sûr de ne jamais se comprendre. Peut-être que comprendre n'est pas le but. Peut-être que nous voulons juste sentir, avoir des émotions fortes - jouir en fait.
    Fin de la culture. Fin de partie. Retour à la case viscère.

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  2. J'écris parce que je ne veux pas des mots que je trouve : par soustraction.

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  3. Pour Furax, je sais que la morale catholique ou stalinienne est encore près de nous, mais permets-moi de n'avoir pas honte de jouir, d'aimer jouir et de rechercher la jouissance.
    J'aime mes viscères et je les entretiens.
    Il n'est pas nécessaire d'avoir des mots pour comprendre ; ou plutôt : il n'est pas nécessaire de garder nos mots de tous les jours et, puisqu'on n'échappe pas au langage, trouver d'autres mots, d'autres façons de comprendre et de communiquer et de s'exprimer. Décoller du langage de tous les jours, s'extirper d'une glu dangereuse et abêtissante.
    Voilà la liberté qui s'avance, avec ses viscères à elle, et voilà nos ennemis les mots qui s'enfuient en courant. (l'expression est d'un poète roumain qui écrit en français)

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