dimanche 28 novembre 2010

mourir peut-être mais d'ivresse


















19 août.
syrie. société de la pudeur. société de l'érotisme.
quel choc pour moi qui viens - et je m'en rends compte seulement à présent - d'une société pornographique ! ici l'homme n'a pas poussé la curiosité jusque dans ses retranchements les plus malsains, ici la sexualité et le corps des autres n'est pas soumis à l'avidité d'un progrès destructeur pour l'imagination et la liberté de chacun ; ici, c'est l'équilibre oriental, non pas tourné vers un futur, un mieux, non pas ligne droite mais cercle infiniment stable. ici un poignet, un cheveux deviennent hautement érotiques quand il faut chez nous des strings et des seins nus pour n'importe quelle publicité affichée sur nos murs comme viande froide, comme marchandise évidente ou dividende entendu qu'on nous offre pour n'importe quel produit.
sous couvert de liberté et d'expression libre nous autorisons et nous réclamons la pornographie et l'escalade de la pornographie : excuses sublimes pour un moralisme puritain, outils usant et épuisant notre érotisme et notre sexualité. ici les sens reprennent leur naïveté comme une virginité mentale, ici la sensualité a gardé son mystère et sa fraîcheur adolescente et semble pouvoir durer éternellement.
mais qui suis-je moi, occidental extrémiste parmi les extrémistes, moi qui cherche la perte toujours plus avant, moi qui veux voir toujours plus loin ? je n'échappe pas à ma condition, animé par cette curiosité qui me dévore et me brûle et m'empêche de rester en place, je veux voir tout ce que mes yeux pourront voir, boire tout ce que je pourrai boire et vivre tout ce qui sera possible de vivre. boire le vin jusqu'à la lie. 
mourir peut-être mais d'ivresse.

3 commentaires:

  1. On s'étonne de ce commentaire, presque moralisateur, de la part de quelqu'un qui, il n'y a pas si longtemps faisait l'éloge de sin city... N'était-ce pas sur ce même blog ?
    Quand à la naïveté orientale, il en est à dire...

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  2. c'est sans doute qu'on ne comprend que ce qu'on veut comprendre.

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  3. Après lecture, il me semble qu'il est plus question d'une constatation que d'un sermon moralisateur...En tout cas les photos sont réussies bien que je ne leur trouve pas le côté génial de certains portraits.

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