19 août :
le soir arrivé en ville je me suis cassé le pouce. douleur aigüe, sang, bleu, cri.
les gens m'entoure, je pleure un peu, ils ne comprennent pas. alexis et chloé n'arrivent qu'après un temps.
l'hôpital arménien m'effraie au premier abord, il fait nuit, on demande à observer mon doigt, on me badigeonne, on prend beaucoup soin de moi.
ils veulent me percer l'ongle, faire sortir le sang. finalement ça va.
je pleure de rage, c'était notre seule nuit confortable depuis plus d'une semaine, une nuit dans un lit, avec une douche, avec du temps pour discuter et ne rien faire à la terrasse d'un café. et finalement nous passons la soirée dans un hôpital perdu dans la montagne.
nous rentrons, j'ai mal, je ne peux pas bien me doucher à cause de mon pansement, je dors très peu à cause de mon pouce qui me lance. je me sens seul.
le lendemain matin je sors acheter un petit-déjeuner pour me consoler et je croise un beau vieil homme plein de couleurs. je m'approche près pour le prendre en photo malgré la douleur au doigt ; d'abord surpris il me reconnait, me sourit et me salue.
ces gestes simples suffisent à me rendre le bonheur et le courage, "plus loin plus loin que la portée de ton sourire confus plus loin"...
Quelle beauté, cet homme !
RépondreSupprimerQuelle grandeur !
Ainsi fut Achille devenu si...
Voilà une grande qualité de photographe - voir le vrai visage dans la foule des viandes mortes