mardi 16 novembre 2010

comme chassé vidé exclu





18 juillet :
et quelquefois pourtant comprendre parfaitement l'incompréhension.
le jeu fascinant de la langue étrangère, exercice d'épure sublime, atteindre le sens dans son noyau, donner toute sa matière au mot, faire corps avec ce qu'on veut dire, cette volonté farouche seule espoir d'être entendu
l'épuisement du corps et de l'esprit chaque soir de cet exercice
et quelquefois pourtant parfaitement comprendre l'incompréhension
aussi pure que le sens qu'on avait réussi à toucher du doigt
aussi violente et douloureuse
les larmes coulent autour de mes yeux
cette solitude si aigüe pour moi hors du sens hors du langage comme chassé vidé exclu définitivement de certaines vies
malgré toute la volonté d'ouverture de compréhension de digestion de l'autre
des morceaux résistent coups de pierres dans l'estomac
mains rugueuses contre ma peau
tellement étranger ici
tellement exposé aussi.

1 commentaire:

  1. Bluff à la coque16 novembre 2010 à 22:37

    Il n'y a de verbe
    Que le verbe
    On s'étonne
    de la pauvreté des gestes
    et des sources taries des sourires
    Sans mots
    la lumière même est aveugle
    à qui n'en parle pas

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