vendredi 24 décembre 2010

Vénus


Par Carla van de Puttelaar, inspirée de Cranach l'Ancien, une façon intéressante de photographier le nu féminin.

9 commentaires:

  1. Je serais curieux de savoir s'il y a si peu de poil chez Cranach l'ancien ? Il y a une histoire contemporaine du poil à faire, selon moi. Une histoire de l'hygiène comme posture anti-poil.

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  2. C'est assez facile à vérifier, grâce à internet, et effectivement, il y a aussi peu de poil... Etonnant, non ? Cranach l'Ancien était-il lui aussi un machiste réalisateur de porno pour ado prépubère ? Non, c'est amusant comme les critères esthétiques, les interdits moraux et les conventions se retrouvent cinq siècles après...
    Une bonne question, il y aurait un article à faire.
    L'apparition des poils en peinture ? Je ne sais pas, il y a peut-être le Caravage, il y a sûrement Manet au XIX, avant ce n'est pas sûr qu'il y ai beaucoup de poils...
    Idéalisme plutôt que réalisme.


    http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/76/Lucas_Cranach_d._%C3%84._071.jpg
    http://www.hartwoodcastle.com/images/classes_german_hats_venus.jpg

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  3. Après vérification effectivement peu de poil jusqu'au 19°; Mais peu de sexe aussi - des sexes d'enfants pour ainsi dire ou alors bien cachés par une main ou une feuille opportune (idéalisme en effet ou mépris du corps). Le sexe sans le poil, le sexe bien réaliste et viandu, voilà ce qui est moderne. Quant au poil, l'histoire reste à faire...

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  4. Moderne moderne... On croirait entendre parler Baudelaire. D'ailleurs, en parlant de Baudelaire et de sexe viandu, si je ne m'abuse l'Origine du monde de Courbet date quand même e de 1866...
    Alors peut-être serait-il temps de passer à quelque chose d'autre, si on voulait être moderne ?

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  5. Rien n'est ringard - et finalement traditionnel - comme le désir d'être moderne (ou de le paraître). La notion d'avant-garde est une notion d'arrière-garde.

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  6. Mikhaïl Bakhtin2 janvier 2011 à 18:26

    un corps parfaitement prêt, achevé, rigoureusement délimité, fermé, montré de l'extérieur, non mêlé, individuel et expressif. Tout ce qui sort, saille du corps, c'est-à-dire tous les endroits où le corps franchit ses limites et met en chantier un autre corps, se détache, s'élimine, se ferme, s'amollit. De même se ferment tous les orifices donnant accès au corps. On trouve à la base de l'image la masse du corps individuelle et rigoureusement délimitée, sa façade massive et sans faille. Cette surface fermée et unie du corps acquiert une importance primordiale dans la mesure où elle constitue la frontière d'un corps individuel clos, qui ne se fond pas avec les autres. Tous les signes dénotant l'inachèvement, l'impréparation de ce corps sont soigneusement éliminés ainsi que toutes les manifestations apparentes de sa vie intime.

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  7. un corps mort comme vu du dessus d'un cercueil...
    suspendu dans le vide, dans la beauté de sa jeunesse
    une vénus au yeux clos - morts ou endormis - comme avant Titien mais tellement tentante

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  8. Oui je suis d'accord avec ça : la plénitude, et la fermeture de ce corps sont celles de la mort. D'où, peut-être, l'absence de poil (c'est vivant le poil non ?) Pour ma part, je ne suis pas tenté par la mort, même jeune et fraîche (la mort au reste est presque toujours fraîche, c'est une question de degré)

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  9. Ce n'est pas le corps qui est mort. C'est sa vie intime. En donnant l'ordre de ne plus bouger à ses modèles, la photographe parvient à ne saisir qu'une coquille qui semble vide, froide... et donc insaisissable.
    Tiens Loup, je crois que je t'en avais déjà parlé mais ça me fait penser à ça :
    http://www.desireedolron.com/

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