dimanche 22 mai 2011

le rêve qu'on appelle nous

des ombres de rien
des ombres de grain qui se suivent


un pas en avant
les lèvres de pluie
un pas en avant ceci est une berceuse pour les enfants de cuir hermétiquement bouchés
une rue de moins

un pas en arrière
la douleur au prochain
un pas en arrière
dire ce qui passe par la tête pourvu que ce ne soit en vain

dire n'importe quoi
sans desserrer les lèvres
il y a déjà eu les lèvres de pluie
et nous en sommes restés là
ce ne sera pas pour toujours le verra bien qui verra la fin
pourvu que personne n'entende
le vent les essuie
avant après
n'importe comment 
Tristan Tzara, grains et issues

3 commentaires:

  1. L'ombre le type même de ce qui est en deux dimensions, à l'image de la photographie dans le système des baux-arts. Platitude nécessaire qu'elle est, ou qu'on voudrait tant qu'elle soit. Et qu'elle ne soit que ça.
    Pliure pourtant de l'ombre sur un angle de rue. Courbe des lignes. Courbe et pliure aplaties ou platitude courbée et pliée ?
    Et comme un portrait - l'ombre comme figuration de l'identité ce n'est pas nouveau -, un autoportrait, un portrait de couple tant et tant déjà revu devant de faux fonds de Tour Eiffel dans les villes romantiques ; mais ici c'est un portrait d'ombre, en niveaux de gris, tellement vrai où les personnages comme sur un bas relief (le symbole de la sculpture qui s'aplatit, ou de la peinture qui s'extrait, on y revient à cette platitude) se suivent, où l'homme - qui est aussi le photographe et le monstre à la pose bizarre - poursuit la femme, tranquille.
    La pose comme un photographe devant un miroir, un miroir de bitume mais peut-être tellement plus révélateur.
    Une blague sur la réflexion, finalement : est-ce une photo-fenêtre ou une photo-miroir ?
    Et, by the way, bon anniversaire.

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  2. les amants d'hiroshima... tu connais?
    bobby

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